Ustaza en Paca
Magazine

Ustaza est née en mars 2011 sous les toits d’un immeuble haussmanien, au cœur de Paris. Issue d’un manque. D’une fâcheuse absence : celle d’un medium électronique qui regrouperait et médiatiserait des événements de toute sorte et pour tout type de public ayant trait à la culture arabe à Paris, ou ailleurs. Une série de billets qui, à la longue, ferait comprendre qu’il peut se passer des choses intéressantes dans la capitale et à chaque coin de rue, à travers et au-delà les établissements culturels « classiques ». Qui réconcilierait (ou pas) le fan de aïta et l’aficionada de hip-hop palestinien. Qui ferait découvrir aux amoureux du cinéma underground saoudien la nouvelle vague soudanaise et les grands classiques du cinéma algérien, et aux ferventes admiratrices de la sculpture contemporaine tunisienne la photographie irakienne des années 50 et l’âge d’or du surréalisme syrien.

Ustaza c’est donc un peu l’apologie du mélange des genres avec le monde arabe perpétuellement à l’esprit. Et un effort de donner une couverture égale à des événements d’ampleur diverse.

En cette rentrée 2015, Ustaza à Paris vous présente sa petite sœur provençale ! De Paris à PACA il n’y a qu’un pas, et Ustaza en PACA s’attelle à répertorier la profusion d’événements culturels liés au monde arabe de cette région qui a la tête en France et les pieds dans la Méditerranée, de Carpentras à Menton et de Digne à Cassis.

Un soupçon de sang marin dans les veines, une dose d’oiseau voyageur dans la carafe, la rédactrice en chef d’Ustaza en Paca a décidé d’embarquer dans l’aventure de ce côté-ci de la Méditerranée, après avoir mis les pieds sur l’autre rive.

Mais il faut bien entendu rendre à César ce qui appartient à César ! Ustaza enfin et surtout, c’est l’idée d’une vingtaine de printemps polyglotte surmontée d’une paire de lunettes, née en Bretagne, élevée en Ardèche, éduquée dans de jolis établissements parisiano-londoniens et fort bien pourvue d’une paire de mains et de pieds dont elle se sert pour écrire et voyager.


Parmi les Extra ! du festival lyonnais Nuits Sonores, les effluves du Hammam Disco nous ont guidé tout droit vers une bande d’amis à suivre, Sidi&co.
Visuel_Hamma_Disco (1)
                    L’idée est ingénieuse : allier une séance de soin et du bon son venu d’orient. Le concept du Hammam Disco a germé dans les têtes de ses créateurs lors d’un autre festival Nuits Sonores, à Tanger au Maroc. Tombés sous le charme du mélange house-sonorités orientales, les membres de l’association Sidi&co décident d’organiser un concert à Lyon, qui aurait pour particularité  de prendre place dans un lieu décalé, un hammam. L’événement, qui réunira une centaine de personnes vendredi 6 mai, s’étalera en deux sessions de trois heures, entre 13h et 19h30. Les Sidi&co avaient pour objectif d’offrir un moment de détente ouvert aux petits porte-monnaies, l’entrée a été fixée à 20€ et les places sont déjà toutes parties. Mais nous vous invitons à guetter les bons plans à venir de la bande à Sidi !

Poussez les portes du Hammam La Septième source 

A l’origine du projet Hammam Disco, l’envie de « créer des passerelles vers d’autres cultures, par la musique », explique Claudia co-fondatrice de Sidi&co. Ce queHammam Disco propose aux participants, ce n’est pas un simple temps de détente en musique mais une expérience à part entière : un décollage pour l’Orient, les deux pieds ancrés au sol lyonnais. Pour concilier l'ici et l'ailleurs, l’univers clôt du hammam La septième source, situé en plein cœur de la ville, paraissait idéal.
Aperçu de l’expérience Hammam Disco.
Passé le hall d’entrée, tu entres dans une salle aux plafonds bas, aux murs très décorés, qui te plongent dans une ambiance intimiste. Les DJs jouent depuis une mezzanine qui court le long de la pièce principale. Là-haut, des gens sont installés en mode détente, à portée de platine. Tu redescends dans la salle, d’autres personnes se déhanchent en rythme près du bar détox, tandis que sur ta gauche, les banquettes moelleuses calées dans un couloir te lancent un irrésistible appel au confort. En poussant la petite porte devant toi, tu entres dans les pièces surchauffées et moites du hammam où des enceintes diffusent la musique des DJs. Au programme pendant trois heures, vapeurs, gommage, musique houso-arabo-orientale, dégustation de pâtisseries et de thés à la menthe bien sucrés et bar détox.
Une expérience pluri-sensorielle en toute détente…Le seul impératif, ne pas oublier son maillot, sa serviette ou son paréo !

Hammam en ébullition sonore

Pour offrir un dépaysement tout en enflammant le dancefloor, les Sidi&co ont décidé de convier la musique house orientale à La septième source.
Aux platines tour à tour, Mehmet Aslan, DJ basé à Berlin qui mêle sonorités folkloriques turques et rythmes électro modernes, et Patxi la moitié du duo de DJs lyonnais les Sheitan Brothers, qui mixe de la disco brésilienne à l’électro tunisienne. Et Hammam Disco oblige, le 6 mai, la boule à facettes tournera au dessus de la piste de dance !
Un aperçu sonore : “Hammam House 1” du DJ d’origine turque Mehmet Aslan 
Un mix des DJs lyonnais les Sheitan Brothers “Allo le Bled" 
Au détour d’une phrase, pour information, les Sheitan Brothers passent à Marseille le 26 mai pendant l'Édition festival !

Sidi&co, encore et ailleurs

Pour un premier jet, le Hammam Disco est prometteur, et déjà les membres de l’association lyonnaise Sidi&co se voient décliner l’expérience dans d’autres villes, d’autres endroits, avec d’autres arts que la musique ! Le leitmotiv : des événements multi-genres, pluri musicaux, et multiculturels dans des lieux atypiques.
Pour ce qui est du voyage proposé, pas de focus en particulier, les membres de l’association ne souhaitent pas se cantonner à l’Orient : « [On pense] par exemple à l’Amérique Latine, à la Chine, à l’Europe de l'Est, etc. », énumère Claudia. Pourquoi pas inviter un musicien indépendant venu de l’underground chinois se représenter dans le sud de la France ? Ou reproduire l’expérience Hammam Disco à Marseille ? Une chose est sûre, Ustaza guettera les événements en Paca, si Sidi descend jusqu’ici ! Affaire à suivre…
La page Facebook de l’événement Hammam Disco https://www.facebook.com/events/1015298335221684/
Sidi graphisme : Charles Sinz https://www.behance.net/Charles-Sinz
   
  L'article est à retrouver sur le site d'Ustaza ! 

Nous avons rencontré Abbas Fahdel au MuCEM fin janvier à l’occasion de la présentation de son nouveau documentaire Homeland : Irak année zéro à découvrir en salle depuis mercredi 10 février.

2016-02-12 Homeland

Avec Homeland, Fahdel signe un chef-d’oeuvre d’ores et déjà incontournable, un témoignage saisissant sur le bouleversement de la vie d’irakiens ordinaires par l’invasion nord-américaine. La caméra à la main, Fahdel dresse des portraits touchants de ses proches, de ses voisins et amis, et donne la parole à ceux qu’on entend peu.

Abbas Fahdel est réalisateur, scénariste et critique de cinéma. Né en Irak, il vit en France depuis ses 18 ans. Il est notamment l’auteur de deux documentaires, Retour à Babylone, qui prend le pouls de l’Irak au lendemain de la guerre avec l’Iran et sorti en salle en 2002 ; et Nous, les irakiens, qui sort en 2004, et dans lequel Fahdel filme cet Irak de tous les jours, celui que l’on connait moins, celui des familles qui subissent la guerre et l’occupation nord-américaine au quotidien. Puis Abbas Fahdel s’est tourné vers la fiction avec l’Aube du monde tourné en Egypte en 2008 avant de revenir au documentaire avec Homeland : Irak année zéro, un film en deux parties, “Avant la chute” de Saddam Hussein et “Après la bataille”.

Interview réalisé en partenariat avec radio Grenouille, et  publié sur son site Vues sur Mer.


L’entretien est à retrouver sur le site d’Ustaza en Paca : http://bit.ly/1LkDszp 

Entretiens avec trois réalisatrices venues de la Tunisie, d’Israël/Palestine et du Liban. Réalisés avec Clémence Mc Aluso de radio Grenouille, ces interviews sonores sont à retrouver sur Vues sur Mer

Entretien avec Sonia Ben Slama à propos de son documentaire “Maktoub”  

« Ce n’est pas l’amour des cœurs, tout est écrit », énonce la grand-mère Hena. « Parfois le cœur désire une chose, mais son contraire est écrit. » Une jeune femme s’échappe de la maison de son mari, et tente de contrarier le destin. « Mais si une chose t’est destinée, tu ne pourras y échapper ». Et la jeune femme revient.

 

Digressions autour de “This is my land” de et avec Tamara Erde
« This is my land » nous plonge au cœur du système éducatif israëlo-palestinien aujourd’hui. Comment les enseignants parlent-ils du conflit aux jeunes ? Quelle place est laissée à l’enseignement d’une histoire alternative à celle dictée par les institutions politiques ?

Clés pour déchiffrer “Trêve a time to rest” de Myriam el Hajj

هدنة « Trêve », un temps d’arrêt dans une bataille, une pause, une respiration dans un moment difficile. Sorti en 2015, le documentaire nous immerge à Beyrouth, en 2013. A coup de questions d’apparence ingénues, Myriam taquine son oncle Riad et ses amis dans leur routine amnésique de vétérans des milices chrétiennes libanaises. Des fragments de mémoire, des souvenirs resurgissent, et devant nos yeux apparaissent par à coup les massacres de Sabra et Chatila et toutes ces batailles livrées pendant la guerre civile libanaise, qui a duré de 1975 à 1990.


Un article à retrouver sur le site d’Ustaza