Les publications du Tamis
Maison d'édition, Presse

Le Tamis est une association coopérative de recherche et d’action dont l’objet est d’ouvrir un espace de réflexion et d’expression pour la production et le partage d’œuvres anthropologiques collectives, à partir de matériaux et résultats de recherches en sciences sociales.

Sa volonté est de composer des portraits kaléidoscopiques de situations – des « terrains » – à travers des œuvres polyphoniques faisant saillir leur complexité. L’ambition est alors de rendre compte des enchevêtrements de problématiques construites dans l’interaction, et de permettre aux lecteurs d’en tirer des questionnements et réflexions étoffés de l’expérience et du vécu des autres.

La gestion collective pratiquée au Tamis est un laboratoire tant méthodologique que philosophique dans lequel expérimenter des manières de travailler, et se forger un régime d’énonciation commun : qui parle en sciences sociales et dans l’action publique, d’où parle t-on et comment fabrique t-on cette parole, constituent dès lors un ensemble de questionnements et de pratiques féconds. Le Tamis est donc envisagé comme un espace de travail toujours en travaux. En dehors du bon mot, les avantages de cette conception évolutive et ouverte sont de l’ordre de la souplesse, de la réflexivité et de la réactivité.

Les travaux du Tamis explorent des territoires provisoires et liminaires entre anthropologie, fiction, romance et action. À la croisée de ces chasses gardées ou selon des parcours de traverse, les méthodes et concepts des sciences humaines se parent d’atours narratifs et illustratifs afin de rendre intelligibles des réalités complexes. Le motif de ces explorations n’est pas de savoir qui sont (une fois pour toutes ?) les personnes, mais d’expliciter les logiques opératoires et modèles d’action d’un groupe donné, déceler les productions et fabrications d’usagers ou bénéficiaires d’un service, saisir par la cartographie sensible les trajectoires moléculaires de la vie de personnes « prises en charge ».

 


 

Le site du Tamis est par ici !


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En fonction des publics et des envies, nous développons de nouvelles manières de transmettre idées et postures avec pour objectif principal de conduire un groupe à appréhender et percevoir ses expériences ordinaires d’une façon distanciée, critique, analytique, réflexive. La proposition est ainsi faite de mobiliser les “principes actifs” de la socio-anthropologie et de recourir à des techniques artistiques et ludiques comme mode d’expression et de restitution.
À travers le décentrement du regard, la déconstruction de stéréotypes diffus et l’identification des déterminants sociaux et culturels, il s’agit de :
  • Initier les enfants à la démarche d’observation et de réflexion des sciences humaines, via une approche pratique et ludique.
  • Créer une dynamique de groupe dans laquelle chacun trouve une place satisfaisante et apprend à travailler ensemble.
  • Amener les enfants à se trouver en posture de construire des raisonnementbs et des connaissances à partir des matériaux qu’ils auront recueillis et qu’ils pourront présenter à l’issue de l’atelier.
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Objectifs pédagogiques :
    • Favoriser la prise de conscience, à travers l’appropriation d’une posture anthropologique, de la relativité des positions et des subjectivités en œuvre au sein des relations.
    • De développer des savoir-être et des savoir-faire adaptés au travail collectif et collaboratif : échange, empathie et écoute “professionnelle”.
    • De développer l’autonomie et l’apprentissage par l’expérience en remplaçant la position d’élève – assimilateur de savoirs venus “d’en haut” – par celle du chercheur construisant des savoirs dans l’interaction, par l’hypothèse, l’observation, le raisonnement, la déduction… et la modestie.
  • Encourager la manifestation des diversités – de points de vue, de sensibilités, d’affects et de pensées critiques.
  • Appréhender la notion de “fabrication des savoirs” (rien ne tombe du ciel), en comprendre les rouages et participer à en forger les outils.
  • Promouvoir la réflexion, l’esprit critique et l’usage éclairé de ses intuitions.
Durant ces ateliers, l’empirisme est roi. Le groupe crée un “terrain” d’enquête à partir de ce qu’il connait et éprouve quotidiennement, ré-enchantant les situations ordinaires qui semblent ne receler plus aucun motif d’étonnement ou de curiosité. La restitution et la transmission de ce vécu “de terrain”, sa mise en mots, en images et en sons, sont également des moments privilégiés de l’apprentissage et de la production de connaissances, personnelle et collective.
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Objectif pratique :
  • Acquérir les outils du travail d’équipe – rôles de coordination, secrétariat, débat et restitution – et les outils de l’enquête ethnographique – problématiser une question de recherche, tenir un carnet de terrain, utiliser des notes et croquis, enregistrements, élaborer un guide d’entretien, etc.
 

 

Le Tamis, identifié parmi les associations qui travaillent sur le récit à Marseille, est sollicité par le Centre Social de la Rouguière en juillet 2015, via Apolline Bolze, membre co-fondatrice du Tamis. La demande est de valoriser un travail sur la mémoire des habitants mené par Gilles, salarié du centre social.

Le support n’est alors pas défini, mais le centre social envisage la production d’un livre compilant des récits à partir d’entretiens menés par Gilles et éventuellement, une exposition. Au vu des courts délais proposés (restitution prévue pour décembre) et de l’envie du centre social d’obtenir un support interactif et évolutif, le Tamis propose de réaliser une revue.

Séduit par le projet, le centre social mandate le Tamis pour la réalisation de trois revues (trimestrielles), à paraître en décembre 2015, mars 2016 et juin 2016. La proposition du Tamis est d’appuyer le centre social pour penser la revue, et de co-élaborer les numéros. En particulier, le Tamis prend part à l’animation d’un comité de rédaction, au choix et à l’orientation thématique, à l’écriture, la relecture, la création de la maquette et la préparation du BAT et d’une version numérique.

Le projet de gazette intègre et fait écho aux différentes activités du quartier, initiées ou non par le centre social : plateaux radio, ateliers d’écriture et d’illustration, atelier mosaïque, jardin partagés… L’idée est de lier ces matériaux, qui racontent l’histoire du quartier, avec les politiques de participation ou d’aménagement urbain mises en place dans ce quartier. Au fond, il s’agit de décloisonner les « problématiques », les habitants et les quartiers entre eux.

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Depuis plus d’un an Le Tamis s’est lancé dans la promotion et la diffusion du livre de récits La main devant le soleil, co-produit avec l’association AIDES.

Dès le départ il était important pour nous de proposer un modèle de diffusion qui mette au premier plan les récits présents dans le livre, en évitant de notre mieux de les masquer sous de multiples commentaires de surplomb. Ces récits, que nous souhaitons circulants, sont d’ordinaire pris dans un labyrinthe d’inaccessibilités diverses creusant chacune la distance entre émetteur et destinataires potentiels.

C’est dans l’idée de diminuer ces barrières que nous avons organisé plusieurs soirées au cours desquelles des lectures d’extraits servaient de support à des échanges et d’ouverture sur le contenu du livre. Plusieurs comédiens et comédiennes se sont prêtés au travail délicat de la lecture, donnant ainsi voix aux histoires individuelles.

Nous souhaitions également mettre en valeur les illustrations du livre qui enrichissent et donnent matière aux récits, mais peuvent aussi, de par la poésie et la finesse qui s’en dégagent, se suffire à elles-mêmes. C’est pourquoi, à chaque fois que cela nous a été possible, nous exposions, lors des soirées, les illustrations sérigraphiées de Claire, construisant ainsi l’espace de nos discussions sur ces jeux d’ombres et de lumières. Chaque événement fut l’occasion de réflexions stimulantes, qu’il eut été question de penser les récits dans la forme ou dans le fond.

Présentation du livre, lectures, vernissage, telle fut notre proposition de diffusion de La main devant le soleil. La satisfaction que nous retirons de la qualité des échanges issus de ces événements vient tempérer nos attentes en nombre… Le livre est en lui-même un objet discriminant, auquel vient s’ajouter la question de son contenu, qui ne peut toucher un large public sans quelques efforts et quelques ratés. Il n’a pas toujours été évident pour nous d’identifier les lieux les plus adéquats, de les investir réellement, ni de toucher les publics auxquels nous souhaitions nous adresser, les événements s’insérant à chaque fois dans un contexte fait d’enjeux complexes.

La quantité d’exemplaires distribuée reste également faible, mais par le truchement des lectures, nous savons que des récits sont « passés ». Et c’est là, dans le passage, que nous œuvrons. Les moments autour du livre furent ainsi l’occasion de nouvelles rencontres, discussions animées et stimulantes, conduisant parfois même à de fructueuses collaborations. Ces soirées nous ont également permis de réfléchir collectivement autour du travail de diffusion et de promotion de nos œuvres et créations, des modalités de partenariats dans ce cadre mais aussi du positionnement du Tamis vis à vis des thématiques que nous abordons.

Last but not least, ces soirées furent aussi les premières expériences de présentation publique de l’association, de notre travail et de l’esprit polyphonique, bricolé mais soigné qui nous caractérise. Ces moments nous ont permis de faire exister Le Tamis dans un univers plus large que les quatre murs de nos réunions de travail. Pour tou.te.s les tami.e.s* cette ouverture au dehors, à l’échange, à la discussion et à la confrontation de points de vue a produit satisfaction et regain d’énergie.

Un grand merci à Jérémy, Miloud, Thomas et Thomas, Jean et Mona, pour leurs supers prestations de lecteur-trice, et leur esprit d’adaptation sans pareille !
NB : les tamies sont les membres du Tamis, qui sont bien souvent des ami.e.s.

Soirée de Lancement du livre, novembre 2014, Brasserie de la Bière de la Plaine, Marseille. Public : une soixantaine de personnes.

Soirée de Lancement du livre, novembre 2014, Brasserie de la Bière de la Plaine, Marseille. Public : une soixantaine de personnes.

Soirée à l'Équitable Café

Soirée à l’Équitable Café, avril 2015, Marseille. Soirée en collaboration avec AIDES Marseille, et le COREVIH PACA Ouest-Corse et le porte-parole d’Africagay contre le sida Yves Yomb. Public : une trentaine de personnes.

 

Soirée dans le cadre de la semaine LGBT

Soirée dans le cadre de la semaine LGBT, Lille, juin 2015 Soirée débat autour du thème : Droits LGBT et lutte contre le VIH en Afrique. Invité.e.s : AIDES, Kwadengue Black Arc en ciel, COREVIH Nord pas de Calais, Le Tamis. Public : une vingtaine de personnes

Soirée à la Maison africaine flamande

Soirée à la Maison africaine flamande, Bruxelles, juin 2015. Public : une dizaine de personnes.

Soirée au bar Les Feuillants, Quinzaine des cultures LGBT

Soirée au bar Les Feuillants, Quinzaine des cultures LGBT, Lyon, juin 2015 Public : Une quinzaine de personnes.

Soirée à la librairie du Mucem, dans le cadre de la Journée mondiale de lutte contre le sida

Soirée à la librairie du Mucem, dans le cadre de la Journée mondiale de lutte contre le sida, décembre 2015. Invité.e.s : Florent Molle, conservateur du patrimoine collection « Sport et santé », Le Tamis. Public : Une quinzaine de personnes.

 

 

Le lien vers cet article sur Hypothèses.org : http://letamis.hypotheses.org/208